Suffrage Universel
Citoyenneté, démocratie, ethnicité et nationalité en France 
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Les résidents étrangers ressortissants de l'Union Européenne et les élections municipales de 2001 en France

De Dabo à Rhodes, la sérénité (Dabo, Rhodes, Alsace)
Temps pluvieux sur les drapeaux européens (Rhodes, Alsace)
Aux couleurs de l'Europe (Sélestat, Alsace)
Les Européens aux municipales (Alpes-Maritimes)
L'échec des Belges majoritaires (Williers, Ardennes)


SARREBOURG

De Dabo à Rhodes, la sérénité

A.W. et M.H.

© Dernières Nouvelles d'Alsace, Lundi 12 Mars 2001.

. . . Dans l'arrondissement de Sarrebourg, deux communes étaient plus
particulièrement sous les projecteurs pour ce dimanche d'élections. A Dabo,
la manifestation projetée n'a pas eu lieu. A Rhodes, ambiance cosmopolite au
bureau de vote. Il y a une semaine, à l'issue de la manifestation montée
par la population de Dabo pour le maintien du Home Saint-Léon dans le
patrimoine local, rendez-vous avait été donné pour ce dimanche d'élections.
Les manifestants projetaient de poursuivre leur démarche en tentant
d'empêcher le déroulement des élections municipales et cantonales. Lors de
la réunion organisée le mercredi pour faire le point sur la situation, il a
été finalement décidé de renoncer à une action. C'est donc dans le calme que
les électeurs se sont rendus dans les bureaux de vote de Dabo et des
annexes. Seuls les banderoles étaient toujours en place sur les façades. En
face du bureau de vote principal, un stand avait été monté par les membres
de la nouvelle association " Home Saint-Léon ".
Des candidats allemands
A Rhodes, sur 98 inscrits (dont 11 Allemands) seulement une vingtaine
d'entre eux n'avait pas encore voté à 16 h. Les électeurs sont venus en
force pour exprimer leur choix civique face aux quatre options proposées,
soit deux candidatures individuelles (Gérald Singer et Marie-José
Bernard-Kondolff) et deux listes comptant chacune dans ses rangs un candidat
d'origine allemande. L'une était composée de neuf personnes sous l'égide de
" Rhodes : pour l'Europe, dix siècles d'Histoire à défendre ", et l'autre de
six personnes sous l'appellation de " Démocratie et Progrès ". Si la
sérénité était au rendez-vous, il faut bien reconnaître qu'elle se doublait
d'un " sens inné de l'observation ". Car face aux trois permanents un tour
de garde était efficacement assuré par Helmut Huetten et Raymond Dobucki.
Dès l'ouverture à 8 h et jusqu'à 18 h, ces deux membres de la liste "
Démocratie et Progrès " ont suivi - à tour de rôle - le bon déroulement de
ces élections municipales placées sous le signe de la polémique :
l'acceptation ou le refus de résidents d'origine allemande sur les listes
électorales de cette commune de 56 habitants auxquels s'ajoutent 350
résidences secondaires, soit " près de 700 électeurs potentiels " selon
l'ancien maire Jean Felzinger, 80 ans.


Rhodes
Temps pluvieux sur les drapeaux européens

Albert Weber

© Dernières Nouvelles d'Alsace, Mardi 13 Mars 2001

Temps pluvieux ce dimanche à Rhodes où les élections municipales étaient
placées sous le signe d'une certaine remise en question. Celui du droit de
vote des résidents allemands dans une localité mosellane en pleine mutation.

Sans appel aura été le résultat des urnes où 93 électeurs sur 98 inscrits se
sont exprimés. En effet, la liste du maire sortant Jean Felzinger, 80 ans, a
remporté la majorité des suffrages. Elle rafle les neuf sièges d'un conseil
municipal désormais formé par les membres de la liste " Rhodes : pour
l'Europe, dix siècles d'histoire à défendre " : Jean Bernard Corsyn, Michel
Feltin, André Leblanc, Martin Michaeli, Bernard Midon, Georges Mouchot,
Gérard Pierson et Simone Weibel. Cette dernière a recueilli 61 voix, à
l'instar de Fabien Hauslauer. Reste à définir le nom de la personne qui
occupera sous peu le siège de premier magistrat.

Une liste en échec
Autre leçon à tirer du vote de dimanche : l'impact des deux candidatures
présentées à titre individuel par le créateur du Parc animalier de
Sainte-Croix, Gérard Singer (45 voix) et Marie-José Bernard-Kondolff (22
voix). Leur présence au premier tour des municipales ne leur aura pas permis
d'envisager une entrée au conseil municipal. Un constat également formulé
par les cinq membres de la liste " Démocratie et Progrès " dont les voix
sont inférieures à celles réalisées par la liste concurrence : Frank Bowyer
(35 voix), André Crouzier (35 voix), Raymond Dobuki (28 voix), Louis Freund
(27 voix), Jacques Godefroy (29 voix) et Helmut Huetten (36 voix). Celui-ci
a d'ailleurs passé une bonne partie de son dimanche dans le bureau de vote
de la mairie de Rhodes, observateur silencieux et attentif du bon
déroulement des élections. Image symbolique que celle de ce citoyen allemand
venu avec son code électoral français et une édition du " Frankfurter
Allgemeine Zeitung ". Deux repères pour monter un " tour de garde " où il a
été remplacé un certain temps par Raymond Dobuki. Impossible, hier, de
recueillir la réaction téléphonique du maire sortant en poste depuis 1989.
Contacté en fin de matinée à la mairie de Rhodes, il nous a été répondu, en
substance par une voix féminine, que le " maire sortant ne souhaitait plus
aucun contact avec la presse, et qu'il n'était pas question qu'il commente
les résultats des élections de ce dimanche ".

" Repli identitaire "
Du côté de la liste battue, pas de refus de réagir face à la presse. Helmut
Huetten s'est volontiers exprimé sur ce qu'il appelle " un repli
identitaire, une réaction réactionnaire même ci ce mot est peut-être un peu
fort. Il y a eu un barrage un peu réactionnaire et compréhensible des
habitants du village face aux résidentiels. Il s'interroge sur l'avenir du
village en insistant sur " la structure agricole traditionnelle qui évoluera
de toute façon. Avec le changement de maire, le problème devient évident.
Comment envisager un développement harmonieux et sain du village ? L'autre
liste a voulu une majorité inébranlable et sans aucune discussion. Ce n'est
pas ainsi que l'Europe va se consolider, sûrement pas ". Mettant en relief
" le refus de l'intégration ", M. Huetten ajoute : " Le nouveau conseil va
maintenir une illusion sur les anciennes structures du village. Mais en
réalité ces structures ont changé voilà trente ans du fait de l'ancienne
municipalité ! Un conseil municipal équilibré aurait été un plus pour tout
le village. Les villageois ont prôné la défense de leur identité contre
ceux qu'ils appellent les envahisseurs. C'est à dire tous les autres, et pas
seulement les Allemands. L'identité du village ? En fait elle a été vendue
par Monsieur le Maire il y a trente ans. Le village purement rural est
maintenant très influencé par une structure touristique dont les
conséquences sont évidentes, et il ne faudrait pas les négliger ". Selon
notre interlocuteur, " le déroulement des élections a été tout à fait
correct. Est-ce que les gens ont voté " contre les Allemands " puisqu'un
candidat d'origine allemande se trouvait sur chaque liste ? M. Michaeli sur
une liste et moi sur l'autre. Le taux de participation a été
extraordinairement élevé, ce qui prouve que les électeurs ont été
extraordinairement motivés ! ".

" Pas de minorité négligeable "
Rhodes compte actuellement plus de 400 résidences dispersées entre autres
autour du plan d'eau, sur le banc communal de 1 139 ha. Ce village d'une
soixantaine habitants est en pleine mutation par l'origine de ses
habitants/résidents et leur situation socioprofessionnelle. " A Rhodes, les
lotissements sont éloignés les uns des autres, et ne se gênent pas
mutuellement ; Il est dommage que la voix de ces citoyens ne soit pas prise
en considération dans la nouvelle équipe municipale, nous n'en étions pas
loin, à quelques voix près. Mais nous ne sommes pas une minorité
négligeable, il faudra bien qu'on en tienne compte ". Telles sont, à
l'heure actuelle, les données dans ce village de Moselle qui vit -qu'on le
veuille ou non- à l'heure européenne. En témoignent par exemple les deux
drapeaux européens qui flottent allègrement au vent, non loin de la mairie,
près d'une enseigne en l'honneur de l'" Européen Nautic Club ". Un " bar
nautic " dont le panneau joue à fond la carte touristique avec ses locations
en tous genres : chambres, studios, pédalos, planches à voile, bateaux à
voile et à moteur, tous sports nautiques, pique-nique, etc. Non loin de là,
à proximité de la mairie, sont plantés en ce dimanche pluvieux des panneaux
électoraux où l'on retrouve encore une grande affiche de François Mitterand
affublée du slogan " la France unie ". Et presqu'en face l'on découvre un
étonnant panneau. Ou plutôt une version bilingue qui ne laisse planer aucun
doute sur la recherche d'une clientèle allemande. On lit côte à côte "
studios bord du lac à vendre " et " Studios am Seeufer zum verkaufen ".
Avis aux amateurs.



Sélestat (Alsace)

Dernières Nouvelles d'Alsace, Vendredi 5 Janvier 2001

MUNICIPALES

Aux couleurs de l'Europe

" Le 32 décembre, il sera trop tard ". Le message, placardé sur tous les panneaux publicitaires, a fait son effet. Le service population de la mairie de Sélestat a en effet enregistré 733 nouvelles inscriptions sur les listes électorales, cette année. L'an dernier, il n'y en avait eu que 498. " Cette augmentation importante du nombre d'inscrits était tout à fait prévisible. Les années d'élections mobilisent les gens qui se sentent du coup plus concernés, souligne Gabriel Ettwiller, responsable du service population de la mairie avant d'ajouter, mais le battage médiatique et la proximité du délai ont aussi joué. " La semaine précédant la clôture des listes a été synonyme de grosse affluence : 71 personnes sont venues le 28 décembre, et 68 le lendemain, en revanche le 30 décembre a été plutôt calme : 29 personnes, le matin, et trois seulement l'après-midi. " Les gens ont été suffisament bien informés des délais pour ne pas se ruer chez nous le dernier jour. " Autre grande innovation, cette année, l'inscription sur les listes électorales des étrangers originaires d'un Etat membre de l'Union Européenne. Ils sont 40 à être venus prétendre à leurs droits de citoyens européens. " Il est encore trop tôt pour le dire mais il semble que ce soient les Portugais les plus nombreux, devant les Allemands et les Italiens. " Des Italiens qui ont même adressé une circulaire à tous les membres de leur communauté les informant de leur droit de voter lors des municipales. Et c'est au bureau électoral, situé salle Sainte-Barbe, que ces électeurs européens seront invités à exercer leur nouveau droit, en mars prochain.

Céline Tognazzi

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Nice-Matin 28 février 2001

Les Européens aux municipales

Membres de l'un des quatorze pays de l'Union européenne, quelques hommes et femmes ont répondu positivement aux sollicitations d'un petit nombre de têtes de liste des élections françaises. Parmi eux, Sir Robert Corbett, major général britannique

Un authentique général britannique, le major général Sir Robert Corbett qui commandait les troupes de Sa Gracieuse Majesté lors de la chute du mur de Berlin (1) sera candidat aux élections municipales à Pierrefeu, dans la vallée de l'Esteron.

Ce citoyen britannique, anobli par la reine figure sur la liste de Marc Castel, maire sortant de la commune.

" Un jour, nous a raconté le premier magistrat, je me suis dit : il y a une vingtaine d'Européens qui sont propriétaires et qui résident de façon importante dans la commune. Il leur faut un représentant. Ils paient des impôts, ils vivent ici, ils n'ont pas le droit à la parole. Aussi puisque maintenant on peut la leur donner, je vais faire une proposition.

" Mon premier interlocuteur m'a dit : non, pas moi, il faut demander au général. "

Comme il nous l'a expliqué depuis Londres où il préside une fondation caritative, le général major Sir Robert Corbett a " accepté ce grand honneur. Tout le monde m'a assuré que je pourrai continuer à m'occuper de la fondation.

" Ce serait un grand plaisir d'être conseiller municipal de ce village que mon épouse et moi-même aimons beaucoup ".

Absent de France au moment du scrutin, le candidat Corbett et sa femme ont accompli auprès du consulat général de France à Londres, toutes les démarches pour voter par procuration le 11 et éventuellement le 18 mars.


1 775 pour l'Europe en 1999

Si par sa personnalité, ce candidat est une exception, il n'est pas le seul résident de l'Union européenne à être candidat aux élections municipales des 11 et 18 mars prochains.

Néanmoins, peu de têtes de liste ou de responsables de parti ont sollicité un représentant de l'Union européenne.

Il est vrai que parmi les 40 000 Européens des quatorze autres pays de l'Union européenne résidant dans le département, ils sont relativement peu nombreux à s'être inscrits sur les listes électorales complémentaires.

Seuls 1 775 ressortissants de l'Union avaient ainsi participé aux élections européennes en 1999. Ils devraient être à peu près aussi nombreux pour les municipales.

" Mais je suis belge "

A Saint-André, quand Honoré Colomas, le maire sortant, a sollicité Béatrice Molle, née Huysman, pour entrer sur sa liste, la jeune femme lui a répondu : " Mais je ne peux pas, je suis belge ".

Ce fut une surprise pour le premier magistrat : " Je découvrais sa nationalité. Je la pensais française. Je lui ai expliqué qu'elle pouvait néanmoins se présenter. Elle a accepté ".

Pour Robert Injey, secrétaire fédéral du PCF, la présence de Piero Alberto Renzini sur la liste de Patrick Mottard (PS) à Nice est normale.

" On se bat pour que les Européens aient le droit de vote et puissent être élus. On obtient ce droit, donc il faut l'utiliser. "

Tête de file du Front national à Cannes, Albert Peyron a connu la jeune Hollandaise Pauline Molenaar par le biais de jeunes frontistes.

" Elle s'intéressait à la politique. Je lui ai dit vous devriez vous inscrire sur les listes électorales. Il faut vous engager. Elle occupe la dix-huitième place sur la liste. "

On trouve également une Anglaise, Susan Dunnachie à Mougins sur la liste de Richard Gally, un Portugais à Castellar sur la liste de Guy Olivari...

Au total, notre but n'étant pas d'être exhaustif, il ne semble pas que le nombre de candidats étrangers dépasse la vingtaine.

Il faudra attendre le 18 mars au soir pour savoir combien d'entre eux seront élus.

1. Voir nos éditions du 4 novembre 1999. 

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[ndPYL Il s'agit de Michel JAMART, maire de Williers, dans le département des Ardennes, 38 habitants en 1999 (Population sans doubles comptes)]

Le Soir (Bruxelles) Actualité internationale Lundi (12 mars 2001)

L'échec des Belges majoritaires
REPORTAGE

MICHEL PETIT à Willers

W
illers, juste de l'autre côté de la frontière. A un jet de capsule d'Orval. Willers, sa mairie, ses arbres séculaires, sa chapelle... Et ses 24 âmes. Parmi elles, une population majoritaire: des Belges. Un ingénieur virtonais, le fils d'un notaire hallois, un avocat brugeois... Qui, se glissant sur la liste électorale, montaient, dimanche, à l'assaut de la mairie. Un coup dans l'eau.
Willers, au bord de l'éperon rocheux, n'a pas d'école. Pas de magasin. N'a même plus Odette chez qui les Belges allaient prendre leur merveilleux Picon vin blanc. Michel Jamar (RPR) occupe la mairie depuis 28 ans. Un sympathique moustachu connu comme le loup blanc de part et d'autre de la frontière. Et avant Michel, il y avait déjà papa Jamar, début des années 60. A la veille du scrutin, Michel Jamar refusait le moindre commentaire. Rien à dire. Je vous dirai quoi la semaine prochaine , glissait-il abandonnant sa bonhomie aguicheuse.

"Jamais de second tour depuis Napoléon"

De l'autre côté de la rue, un Belge arborait, au contraire, un large sourire: Depuis Napoléon Bonaparte, commentait Erik Mewissen, du barreau de... Bruges, il n'y a jamais eu de second tour au scrutin municipal. Ça va changer dimanche.
Depuis quelques semaines, Willers est sens dessus dessous. Un comble: à cause des amis belges. Mais voilà, commente Jacques Mercier, l'artiste local, qui, à l'occasion, pousse la chansonnette dans un bistrot de Florenville (côté belge) tenu par un Flamand. Des Belges, en toute logique, ont voulu prendre place sur la liste de Jamar. Qui ne leur réservait qu'une place de bouche-trou. Aussi, moi, français, avec mon âne Platon, nous leur apportons notre soutien. Et je me présente aux élections. Mais pas pour être maire. Platon non plus.
Jusqu'à 18 heures, hier, instant du dépouillement, un frisson parcourait l'échine du maire. Qui avait rameuté ses troupes aux six coins de l'Hexagone. Dont son ami, le conseiller général Michel Marchet, un industriel qui a aussi investi à Florenville. Or donc, tout à coup, les électeurs ont fait des petits. Sur les 24 habitants, on comptait 49 votants inscrits, dont 15 belges. En France, c'est comme ça, rappelle l'avocat brugeois, domicilié à Willers . Il suffit de payer une taxe pour pouvoir s'inscrire comme électeur.
Pourtant, bien que candidats, les troupes de Jacques Mercier et d'Erik Mewissen ne présentaient pas une liste rivale. Dans les communes de moins de 3.500 habitants où il y a une liste unique, les électeurs ont la faculté de radier des noms de cette liste unique, et d'en ajouter d'autres. Dans le tract que nous avons distribué, nous proposons 7 personnes. Je crois franchement, disait M e Mewissen à la veille des élections, qu'il y aura un 2e tour. Car, pour être élu d'emblée, un candidat doit répondre à une double condition. D'abord obtenir la majorité absolue des suffrages exprimés. Ensuite, récolter les voix du quart des électeurs inscrits.

Ce sera donc Jamar, pour encore six ans

Ceci dit, les Belges de Willers ne sont pas là pour taquiner le bon peuple de France. Simplement, nous souhaitons, dans un esprit démocratique, participer à la gestion communale. Qui, comme européen non français, a ses limites: pas question d'être élu maire, ni même maire adjoint.
La chose communale? C'est bien entendu la distribution d'eau dans les quelques maisons, l'entretien des centaines de mètres de la route. Et puis le chauffage de la mairie. Sans oublier celui de la chapelle où les jolies Belges viennent convoler lors d'offices célébrés par le vicaire de Florenville. Sans oublier les émoluments du maire: 15.000 FF (par an). A Willers, les élus travaillent avec un budget annuel de 60.000 euros.
Les élections n'ont pas fait rire tout le monde. Même dans les rangs belges: Tout ça est un peu désolant, dit Jacky. Willers est un village tellement agréable. Jacky le Belge serait du côté Jamar...
Et les résultats? Les Belges peuvent se brosser: pas un ne siégera au conseil municipal; et le maire sortant, du premier coup, a fait élire toutes ses ouailles. Ce sera donc Jamar pour 6 ans encore. Et sans opposition.