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Elections 2000

Candidats d'origine turque à Marche-en-Famenne (province du Luxembourg)

 

Le Soir du jeudi 21 septembre 2000

La politique? Pas qu'une partie de campagne

Pour la communauté turque, sous le drapeau PSC

Il avoue s'être décidé assez rapidement lorsque le bourgmestre de la commune de Marche-en-Famenne, André Bouchat, a proposé à un représentant de la communauté turque de figurer sur sa liste.

Fût-elle étiquetée sociale-chrétienne...

La différence de religion? Elle ne me pose vraiment aucun problème, explique Selim Dagci, âgé de 27 ans. Je suis musulman et je n'ai pas l'intention de me convertir. Je ne vois pas pourquoi les candidats seraient choisis d'après leurs convictions... Moi, j'entends simplement et modestement défendre l'intérêt de ma communauté.

CHEZ LES ECOLOS ET LES SOCIALISTES AUSSI

Les quelque 250 Turcs installés dans la capitale de la Famenne sont pour la plupart originaires de la province de Afyon, située au Sud-Ouest d'Ankara. Ces 80 familles ont débarqué en Belgique début des années septante. Depuis, la population s'est stabilisée, surtout dans le quartier de la Fourche .

Selim appartient à la deuxième génération et ses deux enfants à la troisième.

Une intégration pleinement réussie. Renforcée encore à l'occasion du scrutin communal: outre Selim Dagci, deux autres de ses compatriotes ont pris la décision de s'engager en politique. Pas pour le compte du PSC. Chez Ecolo et dans les rangs socialistes, absents du pouvoir à Marche. Mais là n'est apparemment pas l'essentiel.

N'allez pas croire qu'il existe une rivalité entre nous trois, poursuit notre interlocuteur en riant.

Ils visent un objectif similaire au mien: représenter la communauté et améliorer tout ce qui peut l'être à ce niveau. Nous nous partagerons sans doute les voix des Turcs et s'ils passent, je serai parfaitement heureux.

UNE PORTE OUVERTE SUR UN BOULOT STABLE?

Décrocher un mandat ne constitue pas la priorité des priorités aux yeux de Selim, lequel a longtemps rêvé d'embrasser une carrière de footballeur professionnel. Demandeur d'emploi, vivant d'intérims, il troquerait volontiers une éventuelle casquette de conseiller contre un boulot stable.

Cette aventure en politique m'ouvrira peut-être des portes. Etre élu? Je le répète, je n'y songe pas trop à l'heure actuelle. Je suis persuadé qu'aujourd'hui, la seule présence de nous trois sur les listes permet d'affirmer qu'un pas supplémentaire a été accompli pour le rapprochement des deux communautés, analyse-t-il. Pour le reste, on verra bien...

NICOLAS DRUEZ


La Meuse 09/10/00

A Marche, la communauté turque espère un relais

Sur quatre listes présentes à Marche, trois -les PS, PSC et Ecolo- présentent un candidat d'origine turque.

Il faut dire que depuis près de 30 ans la Cité du Grand Georges compte une importante communauté turque qui possède sa Mosquée. Cette communauté espère-t-elle quelque chose des prochaines élections?

"Depuis que les Turcs sont arrivés à Marche, ils n'ont jamais rien demandé à personne. Nous avons tout fait seuls. Chacun y a mis de sa poche, explique M. Dagci, membre du comité local turc. Si maintenant nous pouvons avoir un des candidats élus à la commune, nous aurons un relais. Cela nous permettrait ainsi d'avoir peut-être un peu de subsides pour aménager l'entrée de la Mosquée et développer quelques projets pour les jeunes."

Cette nouveauté dans le vote aura au moins permis une chose: la visite des Ecolos, des Socialistes et des PSC dans le local jouxtant la Mosquée. "Chacun est venu présenter son programme, poursuit M Dagci. A chaque fois, une trentaine de personnes étaient présentes pour écouter."

Ces premiers contacts n'auront pas été vains puisque la commune a récemment décidé d'accéder à une demande de la communauté. Ses membres souhaitaient en effet aménager à côté de la Mosquée une pièce permettant l'accueil des corps des défunts. Chez les Turcs, la tradition veut que le corps d'une femme soit lavé par des femmes, celui d'un homme par des hommes. Les travaux qui seront bientôt entrepris répondront à cette demande.

Et c'est justement pour permettre d'établir un lien plus solide que plusieurs turcs se sont présentés sur les listes. Parmi eux, Yüksel Mola. En Belgique depuis 35 ans, il a choisi la famille socialiste. "Je l'ai fait en fonction de mes convictions même si je sais que nous n'aurions peut-être pas été approchés en d'autres circonstances. Je pense toutefois que nous pouvons apporter des choses à la commune. Plus il y a de personnes de cultures différentes qui vivent ensemble, plus on s'enrichit mutuellement. Chacun peut apporter sa petite perle à l'édifice."

N.Hn


post-élections: Aucun des candidats d'origine turque n'a été élu à Marche-en-Famenne.

résultats (La Meuse 10/10/2004):


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