La Dernière Heure http://www.dhnet.be/dhjournal/archives_det.phtml?id=13193 Date: 02/10/2000
Edition: Namur
Section: INFORMATIONS GENERALES
Sous Section: BELGIQUE

Belges d'ailleurs

À l'occasion des communales, nombre de nouveaux Belges et d'Européens se retrouveront en bonne place sur les listes des partis démocratiques. Zoom sur quatre candidats en Région bruxelloise. Loin de n'être que de simples attrapes-voix

BRUXELLES Talbia Belhouari (37 ans), 5e sur la Liste du bourgmestre Philippe Moureaux (PS) à Molenbeek. Après avoir été la conseillère Santé du ministre Eric Tomas, Talbia Belhouari est aujourd'hui le bras droit Affaires sociales du secrétaire d'Etat Alain Hutchinson. En 1999, cette Molenbeekoise occupait la place de 4e suppléante à la Chambre. Après le 8 octobre, d'aucuns voient en elle la première échevine d'origine marocaine du royaume. L'important n'est pas de défendre une communauté mais de viser l'intérêt commun. Il faut dépasser ce stade des appartenances ethniques. Mon combat se fonde sur des valeurs que nous défendons au parti socialiste: tolérance, égalité et justice sociale. Il se veut aussi au nom des femmes. De toutes les femmes.

Christopher Breyel (26 ans), 26 e sur la liste PSC à Woluwe-S t -Pierre. Originaire de Hambourg (Allemagne), Christopher Breyel participera pour la première fois à un scrutin électoral en tant que ressortissant de l'Union européenne. S'il s'est engagé au PSC de Joëlle Milquet, colistière, c'est tout simplement parce que ce jeune diplômé en Histoire de l'Art a toujours voté CDU (la démocratie chrétienne allemande) dans son pays. Une élection reste une expérience enrichissante. A tout point de vue. J'y songeais depuis longtemps et le fait d'accorder le droit d'éligibilité aux Européens a précipité les choses. Si je suis élu, je m'attacherai en tous les cas à défendre les jeunes et à leur offrir des espaces de participation. Je prône dans la foulée l'échange interculturel entre les différentes communautés représentées à Woluwe-Saint-Pierre.

Halis Kokten (33 ans), 5e sur la liste FDF à Saint-Josse. Sortir la communauté turque de son isolement. Halis Kokten, professeur de religion islamique, est un Tennodois qui entend réussir pleinement l'intégration de ses compatriotes. Saint-Josse est une commune qui compte une importante communauté turque. Auparavant, celle-ci n'avait jamais été prise en considération. La plupart de ses membres sont Belges à part entière. J'espère être un détonateur de cette ouverture par rapport à mon engagement pour les jeunes, l'emploi, la rénovation urbaine et la participation citoyenne

Dominique N'Tadimpera (50 ans), 12e sur la liste Ecolo à Schaerbeek. Professeur de sciences économiques dans le secondaire, Dominique est originaire du Burundi et est arrivé en Belgique il y a 30 ans. Au cours de cette dernière semaine de campagne, il défendra avant tout le programme des verts Je n'essaie pas d'être un porte-parole mais les circonstances vous y obligent. Reste, au fond, à se fixer ses propres objectifs. Pour moi, c'est d'abord construire une société où chacun trouve sa place. Une société multiculturelle et diversifiée comme nous l'entendons chez Ecolo. C'est d'ailleurs pour cela que je suis devenu membre du parti.

K. F.


La Dernière Heure http://www.dhnet.be/dhjournal/archives_det.phtml?id=13430  
Date
: 03/10/2000
Edition: Namur
Section: INFORMATIONS GENERALES
Sous Section: BELGIQUE

YVAN YLIEFF...

YVAN YLIEFF

Tête de liste pour le PS aux élections communales à Dison

Né d'un père bulgare et d'une mère belge provenant d'un milieu catholique de gauche, je suis assez naturellement arrivé au PS. Élu avec quelques dizaines de voix aux communales de 1970, le bourgmestre a voulu qu'une jeune candidate et moi soyons échevins. Il avait même fait de moi son premier échevin. Le hasard de la vie a voulu qu'il décède en 1973. J'ai donc entamé mes fonctions maïorales il y a 27 ans. À l'époque, au PS, il était interdit de faire une campagne personnelle: on collait pour le parti, et pas question de remettre en cause l'ordre des candidats tel qu'il avait été décidé. En 1970, mes parents n'ont d'ailleurs pas voté pour moi: ils ont coché la case de tête. Aujourd'hui encore, à Dison, aucune campagne personnalisée n'est admise

Ch. C.


(Dernière Heure 30/09/2000) 

Où les Européens votent...

Saint-Gilles est la commune qui, dans la Région de Bruxelles, accueille sur ses listes d'électeurs le plus grand nombre de citoyens européens.

Pour 9.875 Européens domiciliés dans la commune de Charles Picqué, 1.435 d'entre eux (soit 14,5%) ont choisi de s'inscrire sur la liste des électeurs pour les communales du 8 octobre. A Ixelles, par exemple, pour 15.566 européens, seuls 989 d'entre eux - 6,3% - ont sauté le pas. A Bruxelles-Ville, on compte 17.000 Européens pour 1.196 inscrits (7%).
Quatorze nationalités sont représentées à St-Gilles parmi les 1.435 électeurs européens: on y trouve notamment 474 Espagnols, principale communauté à avoir fait cette démarche civique, mais aussi 277 Italiens, 214 Français, 190 Grecs ou encore 116 Portugais. Il y a eu peu d'inscriptions spontanées, explique Pablo Alonso, 38 ans, employé au département Economie et Emploi au ministère de la Région de Bruxelles-Capitale.
Candidat sur la liste du bourgmestre, Pablo a pris son baton de pèlerin et a fait du porte-à-porte pour convaincre la très importante communauté espagnole de Saint-Gilles de voter aux communales. Trois cent cinquante ressortissants espagnols ont été sensibles aux arguments de Pablo, arrivé à Saint-Gilles à l'âge de 2 ans. Un porte-à-porte qui donne des résultats. La plupart des candidats ne connaissent pas leur électorat.
Je me suis, moi, concentré sur cette population. C'est de la participation directe: si je découvre une idée qui revient chaque fois, qu'elle me plaise ou non - sauf, bien entendu, si elle est en contradiction avec les valeurs éthiques défendues par mon parti, le PS - , je dois la répercuter.
Je deviens le porte-parole de ces gens. C'est aussi de la politique de proximité: souvent, les gens votent pour des candidats qu'ils ne connaissent pas. Moi, ils me connaissent et lorsque je leur distribue quelque chose, c'est ma carte de visite avec mon numéro de téléphone, pas des slogans! C'est un boulot très important, très ingrat, très mal payé en retour. Je ne peux pas être échevin. Au mieux, je serai donc conseiller communal. A 3.000 F (74,37 euro) par mois...

La Dernière Heure - Philippe Crêteur 


candidats allochtones