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Elections musulmanes 2005

10/03/2005 - Elections musulmanes: l'auditeur du Conseil d'Etat tape sur les doigts de la Commission Bousetta

Hier mercredi 9 mars, l'auditeur du Conseil d'Etat, sans nul doute membre secret d'un "groupuscule de mauvais augure", a donné raison sur toute la ligne à Abdelghani Benmoussa, candidat belge aux élections musulmanes qui refusait de choisir une des catégories (Marocain, Turc, Converti, Autres) prévues par la Commission Bousetta / Commission pour un Islam Onlelinxien, et qui contestait également d'autres points, parmi lesquels l'absence de toute mention de durée du mandat des élus issus de ce scrutin.

Des détails seront probablement accessibles bientôt sur www.vigilancemusulmane.be , le texte de la requête en référ est déjà accessible à la page http://www.vigilancemusulmane.be/article.php3?id_article=98 . Un excellent article de Ricardo Guttierez a été publié dans Le Soir de ce jeudi ( www.lesoir.be édition payante en pdf, ou tout simplement dans la version papier). Contrairement à un précédent sur le même sujet, il n'est pas "encadré" d'un guide de lecture du camarade Hugues Dorzée, un des petits télégraphistes vespéraux du cabinet de la ministre socialiste de l'Injustice.

Diverses conférences auront lieu dans les prochains jours, où sans nul doute tout cela sera abondamment discuté avec des orateurs de grande qualité. Il s'agit d'un moment important, la date prévue pour ces élections est le 20 mars, et leur contestation a donné lieu à de nombreuses actions et réflexions au sein de la communauté musulmane et au-delà.

Au sein de la communauté musulmane belge, c'est-à-dire des Marocains et autres Algériens et Tunisiens, puisque les Turcs, les Albanais et autres Pakistanais se sont complètement isolés, ils ont été totalement absents des débats, se soumettant sans broncher aux diktats de la ministre dès lors que leur spécificité et leur isolement du reste des musulmans leur était statutairement garantis par de douillettes petites cases.

Il y a du travail à faire pour briser leurs ghettos mentaux, et ceux de la partie des musulmans maghrébins qui ont cautionné cette mascarade électorale. Du pain sur la planche pour les groupes de travail qui se mettront en place bientôt, pour remplacer la très médiocre commission mise en place par la ministre Onkelinx. Cette dernière a d'ailleurs déjà préparé l'enterrement de ladite "commission indépendante", en rejetant par avance sur elle devant la Chambre et le Sénat toute responsabilité d'un échec ou d'irrégularités du processus électoral.

Cet épisode restera comme une tache honteuse sur le cv des membres de cette commission, dont la réputation est désormais durablement ternie dans beaucoup de milieux. Dommage pour certains, je pense surtout au Dr. Hassan Bousetta, brillant chercheur liégeois qui eût été mieux inspiré de ne pas se mouiller dans cette histoire, son discours menaçant envers les mosquées non-participantes, à l'occasion d'une émission radio, restera dans toutes les mémoires (voir les fichiers audio et la transcription www.vigilancemusulmane.be ).

Dans le cadre global des tentatives de contrôle de Madame la Ministre de l'Injustice sur le choix des électeurs musulmans, bien sûr naturellement portés à élire des émules de Benladen, on notera les débats parlementaires des derniers jours sur le "screening" (et un article de... Ricardo Gutierrez), où une nouvelle fois les seuls démocrates à s'inquiéter des dérives biélorusso-tunisiennes de Mme Onkelinx auront été les parlementaires d'Ecolo et du CDH (...).

Pierre-Yves Lambert 10/03/2005


[ndPYL Le petit doigt sur la couture du pantalon, j'obéis à l'injonction de Madame la Ministre de la Justice et des Cultes qui a déclaré jeudi à la Chambre: "J’espère que cette décision [l'arrêt rejetant le recours d'Abdelghani Benmoussa] sera aussi connue que l’avis de l’auditeur du Conseil d’Etat, afin de rassurer les électeurs du 20 mars prochain.". Madame la Ministre de la Justice et des Cultes visait à la fois Suffrage Universel et Le Soir, seuls médias à avoir évoqué ce recours, et a critiqué nos choix éditoriaux "L’article de presse qui a jeté un froid au sein de la communauté musulmane en faisant croire que les élections étaient entachées d’irrégularité résulte d’un choix éditorial consistant à suivre l’avis de l’auditeur du Conseil d’Etat.". Au-delà de l'analyse de cet arrêt, à nouveau magistralement exposée par Ricardo Gutierrez dans Le Soir de ce vendredi ( édition pdf payante sur www.lesoir.be ou version papier) et sur laquelle nous reviendrons, il y a lieu de s'interroger sérieusement quant aux critiques de membres du gouvernement fédéral belge à l'encontre de la presse. La réflexion de Mme Onkelinx (PS) quant au "choix éditorial" du Soir (et de Suffrage Universel) qui consisterait "à suivre l’avis de l’auditeur du Conseil d’Etat" (pour rappel, cet avis est suivi par... le Conseil d'Etat dans la quasi-totalité des affaires, c'est la réalité et non un "choix éditorial") n'est pas sans rappeler la fatwa de son collègue De Gucht (VLD) à l'encontre de Colette Braeckmann, également journaliste au Soir, qui avait osé dénoncer le contenu plus que douteux de "notes" rédigées par un collaborateur du ministre des Relations extérieures et diffusées à l'occasion d'un voyage ministériel au Congo. Pour rappel, cette fatwa édictait que dorénavant Mme Braeckmann ne pourrait plus accompagner Monsieur le Ministre dans ses déplacements, au contraire des bons et loyaux journalistes aux ordres du gouvernement. Le Soir compte pourtant aussi dans sa rédaction quelques journalistes particulièrement complaisants envers le PS ou le MR, ou par exemple envers les édiles d'une commune où ils bénéficient d'un logement à loyer modéré, confondant parfois le rôle du journaliste et celui de l'attaché de presse. L'indépendance d'esprit de Ricardo Gutierrez, de Colette Braeckmann, et aussi de Michelle Lamensch (dans l'affaire de la "note Simonis", qui ne lui a pas fait que des amis, y compris parmi des collègues journalistes qui l'ont qualifiée de "poujadiste" devant moi) n'est manifestement pas appréciée par certains. Qu'ils sachent qu'elle l'est par beaucoup de leurs lecteurs, même occasionnels, qui ne partagent pas les fantasmes ministériels d'instauration en Belgique d'un régime biélorusso-tunisien ! Et qu'ils continuent, avec quelques trop rares collègues, comme Philippe Carlot à Radio Vivacités, à faire leur boulot selon le sage précepte édicté par un hebdomadaire satirique d'Outre-Quiévrain "La liberté de la presse ne s'use que quand on ne s'en sert pas".]

requête: http://www.vigilancemusulmane.be/article.php3?id_article=98

arrêt du Conseil d'Etat: http://www.vigilancemusulmane.be/article.php3?id_article=101

CHAMBRE DES REPRÉSENTANTS DE BELGIQUE - SÉANCE PLÉNIÈRE - jeudi 10-03-2005 Après-midi

compte-rendu intégral provisoire (les interventions en néerlandais ne sont pas traduites):

compte-rendu analytique: http://www.lachambre.be/doc/PCRA/pdf/51/ap121.pdf

05 Questions jointes de - M. Bert Schoofs à la vice-première ministre et ministre de la Justice sur "la composition de l'Exécutif des musulmans" (n° P756)

- Mme Corinne De Permentier à la vice-première ministre et ministre de la Justice sur "l'élection des organes représentatifs du culte musulman"

(n° P757)

- M. Mohammed Boukourna à la vice-première ministre et ministre de la Justice sur "l'élection des organes représentatifs du culte musulman" (n° P758)

05.01 Bert Schoofs (Vlaams Belang): Un problème se pose en ce qui concerne les élections du Conseil des musulmans et de l’Exécutif des musulmans puisque le Conseil d’Etat vient de déclarer recevable le recours introduit par un candidat évincé. Celui-ci se présente de manière indépendante et déclare ne pas faire partie d’une des quatre catégories d’électeurs retenues.

Que pense la ministre de l’avis de l’auditeur du Conseil d’Etat ? Dans la mesure où le scrutin est prévu pour le 20 mars, peut-on encore envisager pratiquement de modifier la procédure ? La ministre est-elle consciente des conséquences éventuelles si l’avis venait à être ignoré ? Si les élections devaient être annulées, cela représenterait un énorme gaspillage d’argent.

05.02 Corinne De Permentier (MR): La saga des élections de l’exécutif musulman continue. L’auditeur du Conseil d’Etat a remis un avis fondé sur un rapport cinglant établi sur base de l’éviction de ce candidat réputé belge et musulman. Pourquoi la commission indépendante a-t-elle catégorisé les gens ? Quand saura-t-on si les élections auront lieu le 20 mars ? Dans la négative, allons-nous devoir légiférer ? Il est indispensable, maintenant, de pouvoir se prononcer.

05.03 Mohammed Boukourna (PS): Le 20 mars, les musulmans seront appelés à élire leurs représentants. Une commission indépendante a été chargée d’organiser ces élections. Un recours au Conseil d’Etat a été introduit par un candidat évincé au motif qu’il n’aurait pas choisi l’une des catégories prévues par cette commission. L’avis de l’auditeur du Conseil d’Etat lui donne raison. D’autres recours ont-ils été introduits ? Si le Conseil d’Etat suit l’auditeur, tout le processus électoral risque-t-il d’être annulé ? Dans ce cas, ne faut-il pas réfléchir à une solution ?

05.04 Laurette Onkelinx, ministre (en français): L’article de presse qui a jeté un froid au sein de la communauté musulmane en faisant croire que les élections étaient entachées d’irrégularité résulte d’un choix éditorial consistant à suivre l’avis de l’auditeur du Conseil d’Etat. Mais il y a d’autres parties à la cause. C’est aux magistrats du siège du Conseil d’Etat de dire le droit. Et le Conseil d’Etat vient de rendre son arrêt, qui conforte la thèse de l’Etat belge et de la commission chargée d’organiser les élections. J’espère que cette décision sera aussi connue que l’avis de l’auditeur du Conseil d’Etat, afin de rassurer les électeurs du 20 mars prochain.

05.05 Bert Schoofs (Vlaams Belang): Pour que la situation soit clarifiée, nous devons attendre la décision du Conseil d’Etat mais je tire dès à présent quatre conclusions. Comme les milieux musulmans l’admettent eux-mêmes, l’ensemble de cette élection est très orientée politiquement et l’est à présent également par la voie juridique. Il est très difficile de concilier démocratie et islam. Ce n’est pas un hasard si aucun pays musulman n’est doté d’un régime démocratique. Le piètre feuilleton qu’est l’élection de l’exécutif musulman dure depuis 1999 déjà et les plus mauvais chapitres du scénario sont écrits par Mme Onkelinx. Nous n’avons pour l’instant aucune garantie, ni de la part du gouvernement ni de la part de la communauté musulmane elle-même, qu’une réglementation appropriée sera instaurée.

05.06 Corinne De Permentier (MR): Je me réjouis de cette nouvelle. Mais je ne comprends pas sur base de quel critère un candidat belge et musulman est évincé. J’espère que ces élections pourront se tenir en toute transparence.

05.07 Mohammed Boukourna (PS): Je me réjouis de ces informations. Il est important que ces élections aient lieu de la manière la plus claire possible.

L'incident est clos.

 


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