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Elections musulmanes 2005

 

04/11/2004 - Communiqué de "Vigilance musulmane"

[ndPYL Il aura fallu cinq semaines avant qu'une association musulmane belge ne rassemble son courage pour critiquer publiquement la décision de la ministre de la Justice. "Suffrage Universel" avait diffusé l'information dès le 28 septembre, sans commentaires parce que tout avait déjà été dit en juillet, quand nous avions suivi les débats à la Chambre et au Sénat, y compris en commissions. La réaction de "Vigilance musulmane" me paraît très en-deçà de ce à quoi on aurait pu s'attendre: ce qui est illégitime, ce n'est pas la nomination de deux pseudo "représentants de la communauté musulmane" par la ministre de la Justice, c'est l'organisation des élections en elles-mêmes. Puisque les organes représentatif et exécutif des Musulmans avaient décidé qu'il ne fallait renouveler que le tiers de l'Assemblée générale, la décision de faire procéder à de nouvelles élections pour la totalité de l'AG constitue ni plus ni moins qu'un putsch organisé par les socialistes, les libéraux et les chrétiens-démocrates flamands. Öz et Bousetta ne sont que des sous-fifres dans cette affaire, instrumentalisés par Laurette Onkelinx et consorts, et leur démission ne changerait rien à la problématique de fond. La seule revendication logique que devraient porter "Vigilance musulmane" et les groupes qui partagent ses vues, c'est d'appeler au boycott de ces élections et de tout le processus visant à les organiser, point final. Mais il ne faut pas se bercer d'illusions: la quasi totalité des Musulmans de Belgique n'en a rien à cirer de toutes ces histoires, qui ne mobilisent quasiment personne de part et d'autre, et les manipulations des uns ou les gesticulations des autres ne concernent en réalité que quelques dizaines de personnes. Ce désintérêt de la chose publique sauf quand il s'agit d'en tirer un avantage immédiat, sans aucune considération idéologique ou d'intérêt général, est probablement une marque d'intégration à la mentalité politique belge. Il s'est également traduit lors des dernières élections régionales, où le motif de vote pour certains candidats (allo- ou autochtones) se mesurait principalement aux dividendes espérés par leurs électeurs, et où même un candidat quasiment analphabète mais véritable expert ès-clientélisme a obtenu des milliers de voix et siège actuellement au Parlement bruxellois...]

rétroactes: http://fr.groups.yahoo.com/group/suffrage-universel/message/2322

Vigilance Musulmane <info@vigilancemusulmane.be> wrote:

De: "Vigilance Musulmane"
Objet: L'ingérence continue. (à diffuser largement)
Date: Thu, 4 Nov 2004 09:39:41 +0100

Lettre d’information

Novembre 2004

La Ministre de la Justice impose ses représentants à la Communauté Musulmane : L’ingérence continue…

Nouvel affront à l’encontre des citoyennes et citoyens musulman(e)s de notre pays dans le long feuilleton de l’institutionnalisation de l’Islam en Belgique.

La Ministre de la Justice, Madame Laurette Onkelinx (Parti Socialiste) vient, à la place de la communauté musulmane, de désigner les deux représentants musulmans au sein de la commission chargée du renouvellement des organes du culte musulman.

Tout le monde se rappelle en effet qu’en prenant la décision inacceptable de contraindre l’Assemblée Générale des Musulmans de Belgique à se renouveler totalement, la Ministre de la Justice, pendant les vacances d’été, a fait voter une loi mettant en place la commission précitée[1]. Cette loi s’inscrit dans la continuité d’un projet d’Arrêté Royal abandonné suite à l’avis très défavorable du Conseil d’Etat[2]. Ce dernier considérait qu’accorder à cette commission la liberté de " prendre toutes les mesures nécessaires pour l’organisation des élections générales " ne respectait pas la " proportionnalité entre le but visé et les mesures destinées à l’atteindre ".

Pour mettre en œuvre cette loi, la Ministre a fait adopter un arrêté désignant les membres de cette commission, le 27 septembre dernier[3]. Pour " rassurer " les musulmans et montrer sa bonne foi, la Ministre de la Justice s’était engagée à ce que la commission comporte deux musulmans, l’un néerlandophone et l’autre francophone, ce qu’elle a fait en désignant Madame Ayse Öz[4] et Monsieur Hassan Bousetta[5].

Mais qui sont ces deux personnes pour la majorité de la communauté musulmane ?

Ont-ils dans le passé, pris part, de quelque manière que se soit, au long processus de l’institutionnalisation de l’Islam en Belgique ? Non.

Détiennent-ils alors leur légitimité suite à une élection comme peuvent s’en prévaloir les membres de l’Assemblée Générale des Musulmans de Belgique? Non, puisque, répétons-le, ils ont été imposés par la Ministre.

Soyons clairs, nous ne mettons aucunement en doute "l’islamité" ou l’appartenance à la Communauté Musulmane de Madame Öz et de Monsieur Bousetta, mais la question essentielle est : en quoi sont-ils des "représentants " de la Communauté Musulmane de Belgique ?

On est en droit de se demander sur base de quels critères la Ministre de la Justice a ordonné ce choix, qui ne fait que rendre d’avantage illégitime son projet de renouvellement des organes représentatifs du culte islamique.

Il est utile de rappeler que l’Exécutif des Musulmans de Belgique (EMB) était opposé à cette commission et que par cohérence, il n’a pas transmis une liste de candidats à la Ministre, bien que la loi le lui permette.

Il convient de souligner également, qu’au-delà des interrogations que suscite l’installation de la commission précitée, la question centrale est, et reste, l’ingérence des autorités dans l’organisation interne du Culte Musulman.

Nous espérons que l’EMB et l’Assemblée Générale saisiront, dans les délais les plus rapides, les Cours et tribunaux ad hoc pour attaquer ces ingérences contraires aux principes en vigueur dans un Etat de Droit (séparation de l’Etat et des Eglises, égalité de traitement entre les Cultes).

La phase des négociations politiques étant passée, face au coup de force du gouvernement, seuls des recours devant la Cour d’Arbitrage (contre la Loi) et auprès du Conseil d’Etat (contre l’Arrêté) permettront de rappeler à Madame la Ministre de la Justice que nous vivons dans un Etat de Droit, digne de ce nom.

Aucune communauté religieuse (catholique, protestante, juive ou autre) n’accepterait que ses représentants soient imposés par une intervention disproportionnée d’un Ministre. Une telle ingérence de l’Etat dans l’organisation du culte constitue une atteinte grave à la neutralité de l’Etat.

Nous proposons à toutes les personnes, opposées à ces nominations arbitraires, d’exiger la démission immédiate de Madame Öz et de Monsieur Bousetta pour qu’ils ne soient plus les complices de ce nouvel affront fait à notre démocratie, en général, et à la Communauté Musulmane, en particulier.

Vigilance musulmane.

Vigilance musulmane est une plate-forme citoyenne attentive aux nombreuses dérives que connaît le processus de l’institutionnalisation de l’Islam en Belgique.

Notre démarche est motivée par trois principes fondamentaux :

- la neutralité de l’Etat dans ses rapports avec les cultes et philosophie reconnus ;

- la non-intervention des cultes et philosophie reconnus dans la gestion des affaires de l’Etat ;

- l’égalité de traitement entre les cultes et philosophie reconnus.

Dossier complet sur le site : www.vigilancemusulmane.be

Contact : info@vigilancemusulmane.be


[1] Texte disponible sur le site : http://www.vigilancemusulmane.be/

[2] Avis du Conseil d’Etat http://www.vigilancemusulmane.be/article.php3?id_article=32

[3] Arrêté ministériel du 23 septembre 2004 http://www.vigilancemusulmane.be/article.php3?id_article=35

[4] Mme Öz est d’origine turque et coordinatrice du centre local d'Intégration "Plint" à Zele en Flandre orientale.

[5] Mr. Bousetta est d’origine marocaine, docteur en Sciences Politiques de la Katholieke Universiteit Brussel et chercheur à l'Université de Liège hassan.bousetta@ulg.ac.be

 


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