[©Mehmet Koksal koksal@visas.be 28/03/2004 reproduction autorisée avec mention obligatoire de la source: article publié par la liste www.suffrage-universel.be et www.minorites.org]

Liste PS – Quoi ? C’est pas vrai... T’es déjà en 3e sess’ ?

" Ce n’est pas le parti des Blancs, des Basanés, des Roses ou des Verdaches "

" Faites vos jeux, rien ne vas plus ", pourrait être le slogan du dernier congrès du Parti socialiste (ou Parti Sexy d’après le quotidien flamand De Morgen 27 mars 2004) consacré à l’adoption du programme de campagne et accessoirement à l’attribution des places sur la liste.

Salle comble dans le rez-de-chaussée des mutualités socialistes où l’on voit à peu de choses près les mêmes têtes : les souriants de la première sess’ et les anxieux de la deuxième. La " guest star " de la soirée, Elio Di Rupo, entre dans la salle affichant un large sourire caractéristique des nouveaux leaders sociaux-démocrates. Un trait qui tranche par rapport aux larges " sourires " glacés d’un Guy Spitaels, nouveau géopolitologue socialiste et ancien Président du PS, alias " Dieu ".

" Alors ? Tous les candidats sont là ? ", demande le camarade Elio d’un air amusé. Amusé ? Le terme n’est pas assez galvaudé dans les couloirs. En effet, dans les coulisses, c’est plutôt la bataille des tranchées entre Philippe Moureaux et Charles Picqué où chacun essaie de convaincre l’autre de compléter la liste avec ses propres poulains. Le rendez-vous en semaine reporté, les deux leaders des socialistes bruxellois se sont enfermés à 9h30 pour pouvoir boucler l’affaire, soit une heure avant l’arrivée des délégués ce samedi pour le congrès provisoirement définitif. C’est le grand suspens, rien ne filtre sur la composition et chacun se garde de faire des commentaires qu’il pourrait rapidement regretter.

Pendant ce temps, on décide de feuilleter le nouveau programme socialiste qui compte environ 300 amendements des militants. Notre regard s’arrête sur l’amendement 58 portant sur la proposition 13 du chapitre Logement. " [La proposition] relève plus d’une volonté de spoliation post-soviétique, dans la mesure où elle est directement anticonstitutionnelle ". Visiblement, la prose néolibérale avec une dose d’Arlette Laguillez fait des ravages parmi les militants.

" Je peux vous demander de prendre place, s’il vous plaît ? Les retardataires peuvent également s’asseoir ", commence le Président de séance, Philippe Moureaux. " Enfin ! ", se disent certains qui n’attendent que leur nom sur la nouvelle liste. Pas de bol, Moureaux annonce qu’il terminera la réunion par le " complément de la liste " en ironisant même sur le point avec une grosse surprise : " A la fin, je pense que la salle sera encore pleine. Je dois cependant vous préciser que nous n’annoncerons pas encore aujourd’hui une liste complète... " La salle hue en commentant discrètement sauf la sénatrice Sfia Bouarfa qui pousse un grand " Ouh ! " et s’attire les commentaires piqués de Moureaux fixant sèchement la sénatrice : " Et certains qui sont bien placés peuvent aussi se voir effacés. Je n’ai rien dit et je ne le dirais pas trois fois. A la troisième fois, je le fais ! " A ce stade, on ne sait s’il blague simplement ou s’il est sérieux, en tout cas, la salle rit fortement tandis que la sénatrice sautille nerveusement sur sa chaise mais avec le sourire.

L’intermède Sfia terminé, Philippe Moureaux reprend le ton du professeur d’université. Comme avant les examens, il met en garde contre les ruses : " Je voudrais dire 2 choses par rapport aux candidats provisoirement désignés car j’ai eu des échos un peu inquiétants. Tout d’abord, certains candidats commenceraient à dénigrer d’autres sur la liste où le but serait de dire que les autres sont mauvais, donc "votez pour moi". Je vous le dis très franchement et clairement, si j’ai des confirmations je demanderai de les biffer de la liste car on a encore le temps jusqu’au dépôt officiel. Ensuite, quelque chose d’encore plus délicat, certains candidats annonceraient des campagnes ethniques sur certains sites internet, ce qui est totalement contraire à l’idéologie socialiste. Nous sommes tous des socialistes dans un parti internationaliste. Le PS n’est pas le parti des Blancs, des Basanés, des Roses ou des Verdaches ! "

Inutile de préciser que l’ambiance dans la salle devient à ce moment glaciale. Une manière forte qui ne ravira d'ailleurs pas à tout le monde. Ainsi, Alain Hutchinson (d’origine anglaise par son père) nous avouera par la suite : " C’est vrai, je n’ai pas vraiment compris la manière utilisée par Philippe. Je crois qu’il a très mal fait cela mais ceci dit je suis d’accord sur le fond. On est tous des candidats d’abord de son parti, de sa commune, de son quartier mais pas de sa propre communauté d’origine. " C’est vrai que le ministre bruxellois avait déjà à l’époque soulevé le problème des campagnes ethniques dans le quotidien Le Matin (voir plus bas) et qu’il avait promis d’aborder la question en interne mais visiblement l’affaire a été classée sans suite. " Non, nous n’avons plus jamais parlé de la question. Je crois que ce sont des problèmes ponctuelles qui se produisent que dans des conditions particulières " précise M. Hutchinson.

De son côté, la sénatrice Sfia Bouarfa, égratignée au début, ne se sent pas visée par la remarque de Moureaux sur les campagnes ethniques : " Mais non, j’ai fait un ‘ouh !’ en début de réunion en guise de boutade car je lui avais fait part des espoirs d’une candidate qui pleurait chez moi. Elle était en larmes parce qu’elle n’était pas reprise ! Alors quand il a annoncé qu’on aurait pas encore la liste complète, j’ai fait ‘ouh !’ mais c’était pour rire. Par contre, sur la remarque des campagnes ethniques, c’est clair qu’il vise essentiellement les Maghrébins. Ceci dit, entre nous, qui vote pour ces candidats ? Vous n’allez pas me dire qu’au marché du Midi vous allez faire campagne pour les Belges, hein ?! "

Le député échevin molenbeekois, Mohamed Daïf, nous explique également qu’il va faire campagne comme d’habitude. " Ecoutez, personnellement je cherche des voix partout alors je ne me sens pas concerné. Concernant les attaques entre les candidats, je ne vois pas à qui on fait référence. Allez lui demander cela directement... "

Les 2 conseils d’Elio aux candidats L’invité de marque, Elio Di Rupo (Président du PS), prend la parole à la tribune. Toujours la même dégaine : gestes lents, calmes, posés, ‘sourire social-démocrate’, il commence son discours juste après la mise en garde du professeur Moureaux. Elio, c’est un peu comme le prof’ cool qui remplace son collègue en congé de maternité : même discours mais dans le fameux gant de velours. " Mon cher Philippe, chers citoyens et camarades, je vois dans cette remarque quelque chose dont on doit se guérir et qui consiste à critiquer un autre camarade. Personnellement, à chaque fois je me dis que celui ou celle qui critique doit avoir ses raisons mais le résultat est toujours négatif. Alors, j’aimerais conseiller aux candidats deux choses : 1. N’attaquez jamais et 2. N’en rajoutez jamais. " Le Président continue avec un discours de circonstance sur Bruxelles (un enjeu pour les Bruxellois, pour les Francophones et pour le pays) avec un curieux lapsus quand il tente de définir Bruxelles : " (...) ou comme le disent certains Néerlandophones, la capitale de la Flandre ", quelque chose qu’on croyait gravée dans la Constitution aussi, mais bon c’est lui le Président...

Une pique contre le VLD ou Ecolo par-ci et une autre contre le MR par-là et le discours préfigure ce qui sera sans doute les thèmes de la campagne : le logement et le sécurité.

" On ambitionne de mettre encore 2.500 policiers dans les rues et les quartiers et si possible à pied ! Je concède les skates ou le vélo mais on veut aussi ...à pied ! Les habitants veulent aussi voir des policiers mais ...à pied ! " D’ailleurs même les candidats socialistes devront jouer le jeu : " Nous aussi devons nous promener à pied. Je ne dis pas qu’il faut faire tous les bistrots de Bruxelles (ndlr : rires dans la salle) mais on peut aussi s’arrêter de temps en temps dans un pâtisserie ou une boulangerie. "

" J’ai été l’emmerdeur et j’en suis fier "

Philippe Moureaux reprend la parole pour demander une ovation au candidat ministre-président Charles Picqué, la salle s’exécute. Le ministre Eric Tomas prend ses marques à la tribune pour expliquer en " 14 minutes un document de 100 pages ". Di Rupo en profite pour une pause chocolat-noisette mais en y évitant discrètement les noisettes.

Le ministre Tomas aligne des chiffres durs à entendre : " 25.000 inscrits qui demandent un logement. D’ici 5 ans, on ambitionne d’augmenter de 10% l’offre en logement social pour permettre un logement à bas prix pour les Bruxellois. A terme, il faudrait arriver à 20 %. Chers camarades, on a vraiment marqué cette législature en tant que socialistes. On aurait fait encore plus si le MR et le VLD n’avaient pas bloqué certains budgets. C’était assez dur durant ces 5 ans. J’ai compté 200 réunions de gouvernement avec des combats très durs chaque semaine. Et je me souviens ce placide Jos Chabert déclarer en parlant de moi ‘mais enfin ! Il n’y en a qu’un qui n’est pas d’accord et on doit tous plier’. C’est vrai, j’ai été le difficile et l’emmerdeur, et j’en suis fier. Nous avons l’unité, les autres c’est n’importe quoi. "

Il n’en fallait pas plus pour que Moureaux saute sur l’occasion : " Voilà qui me soulage car à Bruxelles, le véritable emmerdeur ce n’est pas moi mais Eric ".

Françoise Dupuis, le look d’une méchante institutrice, s’élance pour présenter le programme pour la Communauté française. En effet, la composition du Parlement de la Communauté française (appelée aussi Wallonie-Bruxelles) sera renouvelée avec les 75 députés wallons et 19 députés bruxellois désignés par leurs pairs. Contrairement donc aux flamands, l’élection pour le Parlement de la Communauté se déroule de manière indirecte, ce qui explique les doubles listes (région+communauté) du côté flamand pour un même parti. " A côté du logement, l’école va être un thème central de la campagne. On demandera en tout cas un seul ministre pour l’enseignement obligatoire et un seul ministre pour la culture ", déclare la ministre Dupuis en regardant son Président de Parti, lequel acquiesce tout en lisant le reportage sur le " Parti Sexy en Di Rupoland " dans De Morgen.

Magda De Galan, Présidente du Parlement bruxellois et rapporteur pour les 300 amendements au programme, est invité à la tribune pour faire rapport mais visiblement peu de militants tendent l’oreille. Elle insiste tout de même : " au PS on ne rase pas gratis si on n’a pas l’argent pour acheter le blaireau ou le rasoir à barbe et éventuellement le rasoir électrique. On a beaucoup travaillé avec les militants sur le programme avec quand même près de 300 amendements, ce qui prouve le dynamisme de nos membres. Mais vers 10h00, la mutualité avait coupé le chauffage, il faisait alors vraiment froid et vers 1h30 du matin on n’avait plus le temps de continuer. Je plains d’ailleurs le travail des militants en Alaska. Je voudrais terminer en disant que dorénavant ce programme est destiné à être votre Bible... ou votre livre de chevet ", ajoute Mme De Galan devant une salle à forte concentration d'athées et de musulmans.

Suivra ensuite, différentes interventions sur les amendemends (Fabrice Cumps d’Anderlecht, Christian Magerus de Molenbeek, Luzolo Lua Nzambi de Jette) mais on ne retiendra que celle de Christophe Soil pour les Jeunes Socialistes. Virulent sur certaines parties du programme, le leader des JS bruxellois tente un passage en force sous les yeux admirateurs d’Elio Di Rupo, visiblement amusé par la fougue du jeune candidat. " (...) La frontière qui distingue la prudence du renoncement est parfois difficile à tracer dans les ambiguïtés du texte. (...) Camarade, si nous ne sommes qu’à moitié socialiste, nous ne serons qu’à moitié convaincant ! (...) notre fédération s’est prononcée l’année passé pour l’élargissement du droit de vote des non-Européens au niveau régional, pourquoi ne pas le mentionner dans le programme qui dessine l’avenir de notre région ? ", interroge M. Soil avant d’enchaîner sur les amendements demandés. Moureaux précise quand même que nous sommes ici dans des matières régionales et que le droit de vote n’entre pas dans ces compétences. La discussion tourne ensuite autour de la fiscalité et le Président des socialistes reprend à son compte une phrase de Mitterrand : " En menaçant les riches, vous faites peur aux pauvres. Ayez ça à l’esprit ! Vote pour ? Epreuve contraire ? Abstention ? " Echec et mat, Moureaux gagne le bras de fer contre les JS, isolés lors des votes.

Last but not least, Philippe Moureaux se prépare à lire la liste. " C’est vraiment des débats très difficiles car cela crée des frustrations tant du côté des candidats que du nôtre... On n'a pas encore réussi à trouver un accord sur toutes les places, on reporte donc le reste pour une troisième session après les vacances de Pâques. Voici donc pour l’instant le complément à la liste précédente " :

Effectifs

18. Judith Kronfeld

31. Eddy Meert

32. Chantal Desaeger

43. Albert Van Brussel

44. Nadia El Yousfi

45. Gaëtan Fautier

46. Victoria Videgain

47. Guy Wilmat

48. Despina Eutimioui

49. Abdellah Boustani

50. Anne Lepère

51. David Erbits

52. François Cambé

53. Yves Vandevloet

54. Pascale Thibaut

55. Ahmed Machichi

56. Anne Debuyse

57. Daniel Demeetser

58. Martine Victoria

59. Florimond Mayeur Mayele

60. Fadila Laanan

61. Paul Vanderbeek

62. Béatrice Beauvier

63. Michel Duponcelle

72. Freddy Thielemans

Suppléants

8. Anne Swaelens

9. Michel Pasteels

Précisons que, visiblement, Fabrizio Buccela (candidat à la 31e place dans la première mouture) s’est désisté, ce qui propulse Judith Kronfeld en 18e place. La liste a été approuvé par les délégues par 65 oui, 18 non, 3 abstentions et 2 nuls. Reste donc pour la troisième sess’ : 8 places d’effectifs et 7 places de suppléants.

Entretiens

Philippe Moureaux est Président du PS bruxellois et bourgmestre de Molenbeek

MK : Vous avez fait une attaque directe à l’ouverture du congrès. Qu’est-ce qui vous fâche en ce moment ?

Philippe Moureaux : Le fait que certains candidats dénigrent d’autres camarades de parti. Je n’ai pas vu personnellement ces documents mais on m’a rapporté que des listes circulaient en disant : " voilà les candidats maghrébins, votez pour eux ", c’est contraire à l’idéologie de notre parti.

MK : On a l’impression que vous découvrez les campagnes ethniques. Qu’est-ce qui vous choque exactement ?

P. Moureaux : Je comprends que chacun privilégie l’électorat où il est le plus fort mais on ne peut pas le faire aux détriments des autres candidats socialistes. On a toujours été le parti le plus ouvert aux communautés d’origine étrangère mais je dis toujours aux élus ou aux candidats qu’ils représentent l’ensemble de la population.

MK : Pourtant Molenbeek où vous êtes bourgmestre est particulièrement concernée, non ?

P. Moureaux : Non, c’était le cas mais ça n’a ne l’est plus. Je me rappelle par exemple à la deuxième séance de mon collège où figurent 3 échevins d’origine maghrébine. On parlait d’une rencontre avec les mosquées qu’on avait réalisée et l’un des échevins s’est énervé pour nous dire qu’il aurait dû être présent, etc. J’ai dit non car pourquoi il aurait une plus grande légitimité que n’importe quel autre échevin ?

MK : Vous pouvez donc me garantir qu’il n’y aura pas de campagnes ethniques à Molenbeek ? Je peux suivre tranquillement les candidats socialistes en campagne ?

P. Moureaux : En tout cas, on fera tout pour qu’il n’y en ait pas.

 

Fadila Laanan est 60e candidate socialiste pour Bruxelles

MK : Bravo, vous venez de réussir en seconde sess’. Vous êtes contente, soulagée ou fâchée concernant votre place sur la liste ?

Fadila Laanan : Je suis très contente, le plus important était d’être sur la liste ensuite il faudra faire des voix. Je suis 60e, cela veut dire qu’on me fait confiance pour la 60e place.

MK : C’est votre première campagne ? F. Laanan : Non, j’étais déjà candidate en 1995 à la 46e place et j’ai fait le 17e score, j’étais élue pendant 24 heures et ensuite il y a eu un recomptage dans une commune et j’ai perdu ma place au profit d’un autre candidat...

MK : On dirait l’affaire de Floride entre Bush et Gore. Savez-vous qu’il existe des rumeurs sur ce recomptage, et qu'il se dit qu’il aurait été truqué ?

F. Laanan : Je ne l’ai su que très récemment et je vous assure que cela m’a fortement étonné qu'après tant d’années les gens relancent cette histoire. Mais, je continue donc, en 1999 j’étais enceinte et je n’étais donc pas candidate. En 2000, j’étais candidate aux communales et j’ai été élue. Enfin, en 2003 j’étais candidate à la 10e place au Sénat où j’ai fait un très bon score avec une campagne très courte.

MK : Comment faites-vous campagne ?

F. Laanan : Je fonctionne beaucoup par réseau car comme je travaille à temps plein à la SDRB (Société de développement régional bruxellois) et que je suis fortement impliquée dans le monde associatif, j’ai peu de temps pour ma campagne. La dernière fois pour le Sénat, j’ai fait énormément Bruxelles et la Wallonie pendant la campagne mais toujours bien entendu en dehors de mes heures de boulot.

MK : Philippe Moureaux a critiqué les campagnes ethniques. Il visait qui à votre avis ?

F. Laanan : Je pense que c’est clairement un reproche aux candidats d’origine étrangère mais je ne me sens pas du tout visée. En 1995, on avait vraiment atteint un pic mais actuellement, je pense que c’est de moins en moins le cas car il a eu une évolution intéressante de l’électorat. Il est devenu plus exigeant et il ne suffit plus d’être de telle origine pour que l’électeur vote pour vous. On assiste donc à une certaine maturité de l’électorat. Prenez justement Philippe Moureaux et regardez qui vote pour lui à Molenbeek. Tout le monde, y compris les personnes d’origine étrangère, vote pour lui car il défend des positions progressistes et d’ouverture et il tient énormément compte des aspirations des différentes communautés.

Propos recueillis par Mehmet Koksal

 

Erratum : Dans un précédent article, on a signalé de manière erronée Alain Leduc (1e suppléant sur la liste PS) comme député sortant. M. Leduc a en réalité siégé de 1989 à 1999 et ne s’est pas représenté à cette date.

 

Le Matin (Liège) 31/10/2000

(interview d'Alain Hutchinson, secrétaire d'Etat PS au sein du gouvernement régional bruxellois, vice-président de la Fédération Bruxelloise du PS, conseiller communal à Schaerbeek)

Maintenant, il faut assumer

"Tous les partis ont mis des candidats d'origine étrangère sur leur liste. Maintenant, ils doivent assumer: leur confier des responsabilitrés politiques importantes."

Alain Hutchinson parle d'or. Il n'a pas hésité à confier à Mohamed Lahlali le poste d'échevin de l'instruction publique à Schaerbeek. Une attitude dont il cerne cependant bien la difficulté. "Cela ne plaît pas toujours. Parlant de Mohamed Lahlali, un chef de service à Schaerbeek a dit à son personnel qu'un échevin viendra bientôt à l'administration en babouches et à dos de dromadaire. C'est intolérable. Il y a un changement de mentalités à attendre des Bruxellois. Il y a aussi une responsabilité du PS qui est en pointe dans le combat multiculturel."

Il y a aussi un pas à franchir par les candidats de l'immigration eux-mêmes. "Pendant la campagne électorale, constate Alain Hutchinson, plusieurs candidats ont dénoncé certains des leurs comme étant de mauvais musulmans parce qu'ils buvaient du vin, parce qu'elles ne portaient pas le foulard, etc. C'est très dangereux. Ils doivent bien se dire qu'ils ne sont pas élus pour représenter leur communauté, mais pour représenter toute la population belge, particulièrement sa frange la plus fragilisée. Au PS, je souhaite qu'il y ait un débat rapidement sur cette question."


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La participation politique des allochtones en Belgique
Elus d'origine non-européenne en Belgique
Elections 2004
Carnets et clichés de campagne, par Mehmet KOKSAL