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Le MR en campagne à Matongé

" Vendez Louis Michel ! "

Samedi 22 mai, on se dépêche de rejoindre en métro le plus célèbre quartier noir de la capitale bruxelloise baptisé Matongé (en référence au coin du même nom à Kinshasa). L’événement, nous dit-on, est de taille puisque l’homme fort du Mouvement Réformateur, Louis Michel (Tête de liste à l’Europe), a prévu le bain de foule dans les galeries africaines d’Ixelles. "Bonjour Monsieur le journaliste, oui, oui vous êtes sur le bon chemin, j’ai déjà vu la rangée de robocops (ndlr : policiers) qui préparent l’arrivée des libéraux et bloquent la circulation. Nous faisons ici tranquillement campagne de manière plus simple", nous explique avec un large sourire la candidate socialiste Dorah Ilunga Kabulu (36e à la Région – PS) distribuant des tracts à l’entrée du Quick.

Arrivés devant l’entrée, les partisans de Dorah profitent du coup par distribuer les tracts socialistes avant le passage du maître de Jodoigne, suivra une deuxième vague pour Bertin Mampaka (8e à la Région – CDH). Sur le côté gauche, trois mamas africaines drapées de tissus colorés se marrent entre elles en parlant lingala mais avec aussi quelques passages en français. Elles hésitent sur le refrain à prononcer lors du passage médiatique de Louis Michel : "Les papiers... l’argent ! ", éclats de rire et l’autre femme enchaîne sur autre chose qu’on n’arrivera pas à décoder. Elles se calment mutuellement et préparent un large tissu africain bleuté pour honorer la présence du chef de file libéral.

Deux candidats MR d’origine maghrébine font leur apparition sur les lieux : Latifa Aït-Baala (7e à l’Europe) et Mustapha El Karouni (6e suppléant à Bruxelles). Ce dernier commence à distribuer quelques tracts et un habitué des lieux l’interpelle : "Pourquoi venez-vous ici uniquement pendant les élections ? Vous venez pour votre show dans cette galerie-ghetto et puis on ne vous voit plus ! Moi, je suis né avant l’indépendance et maintenant que je suis en Belgique mais on refuse de me considérer comme un citoyen de ce pays. Dès qu’un Africain débarque, c’est directement l’Office des étrangers et paperasserie à n’en plus finir. On me demande de prouver ma nationalité et quand j’arrive avec un acte de naissance, c’est tout de suite un faux. Je suis né là-bas alors que le pays s’appelait le Congo belge et on ne m’accepte pas dans ce pays. Par contre, le Belge qui va au Congo est accueilli comme un prince... " M. El Karouni répond poliment qu’il exerce la profession d’avocat et que son expérience prouve qu’il existe beaucoup de faux documents chez les ressortissants africains. Il poursuit en conseillant quelques démarches au plaignant. Ce qui nous laisse le temps d’effectuer un entretien express avec l’ex-attachée parlementaire de la députée écologiste européenne Alima Boumedienne-Thierry (Les Verts français) et actuelle candidate d’ouverture libérale Latifa Aït-Baala (voir plus bas).

Arrive enfin la Mercedes de Louis Michel sur les lieux et la foule (environ 30 personnes) lui témoigne un accueil des plus chaleureux. " Papa wé... Louis Michel ! Vendez Louis Michel ! Vendez Louis Michel ! " On n’en croit pas nos oreilles. On s’approche près d’une crieuse : Vendez Louis Michel ! On fait le tour et désespéré on interpelle une autre militante : " Excusez-moi. Vendez Louis Michel ou rendez Louis Michel ? " " Mais non voyons ! Votez Louis Michel ! " Message enfin reçu mais c’est vrai que l’accent ne nous aidait pas beaucoup...

Michel, Président ! La star du jour entame sa tournée dans la fameuse galerie bondée de coiffeurs hommes et femmes et quelques boutiques spécialisés en produits typiquement africains. Antenne de prévention de la police d’Ixelles, Musicanova, Chez Maman Alphonsine, Danse Bercy Coiffeur,... Papa Michel visiblement essouflé serre les pinces et enchaîne les photos avec un large sourire. Vers le milieu de la visite, il met le pied dans un petit salon de coiffeur pour homme et les travailleurs s’arrêtent pour lui serrer courtoisement la pince. L’un des clients pique une colère car sa tête à moitié rasé n’attend que le départ de l’équipe. Il s’arrête, se regarde dans le miroir et décide de se lever pour parler devant l’établissement. " Vous pouvez dire qu’on n’est pas d’accord avec Louis Michel concernant le Congo. C’est lui qui soutient le régime dictatorial en place de Kabila et c’est Louis Michel qui est à la base des problèmes au Congo. Il est le Président du Congo et Kabila son premier ministre. Non, c’est même son fils qui est le premier ministre ".

Le cortège arrive près du bar " Les retrouvailles des stars " où la musique bat son plein " Biso ko naye mumba... mambo tango, oyé... " et se mêle aux cris de soutien des " Gisèle-girls " (une dizaine de filles plus belles les unes que les autres) vêtues de t-shirt spécial campagne pour Gisèle Mandaila (19e à la Région - MR). Les Gisèle-girls mettent vraiment l’ambiance dans le cortège, il suffit de se laisser bercer au rythme des noms. " Brotchi, Michel, Gisèle, François Gilson ! Brotchi, Michel, Gisèle, Françoise Gilson ! " Mais elles sont encore plus redoutables avec un autre refrain : Gisèlé Man-da-ila, Gisèlé Man-da-ila... et ainsi elles entrent en transe. Une vraie chorale, alors que tout se calme pense-t-on, elles poussent un cri presque jouissif : Olivier Maingain !

On se presse devant le bar " les retrouvailles des stars " et surprise... les mamas sont tristes. Elles cherchent des tracts : " Nous, on voulait des Louis Michel... " L’équipe de campagne de la tête de liste contentera ces femmes en offrant gratuitement durant tout le parcours le livre du ministre Horizons, L’axe du bien. Tandis que Louis Michel pose pour les photos, un homme s’approche de nous et demande 1 euro. " Désolé, je n’ai pas sur moi. N’allez-vous pas saluer Louis Michel ? " La réponse est sans appel : " J’ai besoin d’un euro pas de Louis Michel ! "

La galerie et le parapluie Enfin la mi-temps, l’équipe se repose pour prendre un verre. Michel est inondé de demandes d’autographes et essaye d’honorer tout le monde. Inaccessible directement, un homme interpelle Gisèle Mandaila en lingala. Elle le dirige vers l’ixelloise Nathalie Gilson (26e à la Région – MR). " Ecoutez madame, ce que nous vivons dans cette galerie est intolérable. Que comptez-vous faire concrètement pour nous aider ? Je n’ai jamais vu ça de ma vie. C’est la seule galerie au monde où, quand il pleut, vous devez ouvrir un parapluie. La galerie est sale et trouée à plusieurs endroits. On a besoin de rénovations mais les propriétaires ne font rien. " Etant donné qu’il s’agit d’une propriété privée, Madame Gilson suggère une action collective des locataires mais promets aussi une interpellation au Conseil communal à ce sujet. Danielle Caron (70e à la Région – MR) tend sa carte en précisant qu’on peut voter pour plusieurs candidats sur la même liste. Ravi, l’électeur veut être sûr de la proposition : " Même pour le CDH ? "... sourire de la candidate, elle répond poliment par la négative.

La foule, hors de la galerie, se dirige à présent vers la librairie de la chaussée d’Ixelles. Des Belges blancs néerlandophones sortent pour pouvoir saluer le ministre en campagne. Une femme se plaint en néerlandais du boucan dans le quartier. Michel répond dans la même langue et sans accent que les choses vont quand même beaucoup mieux qu’avant même si ce n’est pas parfait. Puis, voyant le Président du FDF à deux pas, il lance : " Kijk ! Ook een vriend van u... " (Regardez! Encore un ami à vous...) Rires aux alentours et sourire chez Louis Michel. Arrivé au bout de la rue, une militante annonce un détour de parcours pour " ne pas fâcher les Belges ". La négociation s’improvise avec Gisèle qui réagit de manière assez flexible.

Les casquettes int...autorisées Françoise Schepmans nous adresse la parole entretemps et on en profite pour demander des éclaircissements à la Présidente du Parlement de la Communauté française concernant les lois sur les dépenses électorales. " Chaque candidat est tenu de déposer sa déclaration de dépenses au greffe du tribunal juste après les élections. Par la suite, si un candidat s’estime lésé, il peut déposer une plainte contre un autre candidat pour dépassement du plafond des dépenses. C’est vrai qu’il n’existe pas vraiment de contrôle strict mais on fait quand même beaucoup plus attention qu’auparavant. Il est interdit par exemple de distribuer des gadgets comme des casquettes ou des t-shirts. Interdit aussi les affiches de 20 m². " Merci madame la Présidente, on se dirige alors directement vers le militant qui porte une casquette " Louis Michel " pour lui demander des comptes. " Non, mais on peut pour les membres de l’équipe mais on ne peut pas distribuer gratuitement à la population 3 mois avant les élections. On ne peut même pas offrir des pin’s ou des bics ", nous précise le militant en refermant la caisse des livres Horizons, l’axe du bien qu’il offrait bien gratuitement durant tout le parcours.

Louis Michel continue sa course dans le quartier et, au coin de la rue, tombe nez-à-nez avec un colleur d’affiche en pleine action pour Bertin Mampaka (8e à la Région – CDH). Le colleur tétanisé regarde, le papier-collant sur le doigt, le ministre dans le yeux. Michel rassure tout de suite la personne : " Ce n’est pas grave, bonjour ! " et ils se saluent courtoisement. Ouf ! Quel soulagement... Le parcours se poursuit et la foule suit le bruit des tam-tams au bout de la rue. Gisèlé Man-da-ila, Gisèlé Man-da-ila.... les Gisèle-girls rythment les pas du régiment pour finir cette fois par... Françoise Schepmans ! Un court moment d’arrêt qui nous permet d’effectuer un deuxième entretien express avec la candidate d’origine burkinabé Solange Pitroipa (52e à la Région – MR) (voir plus bas).

Un petit bonjour chez la coiffeuse et hop, le même scandale pour une jeune fille en colère qui n’hésite pas à sortir avec ses cheveux à moitié tressés. Elle explique les larmes aux yeux : " Pourquoi je voterai pour lui ? J’ai téléphoné et écrit plusieurs fois à son ministère et on ne m’a jamais répondu ! Je n’ai plus de baraque, ça fait un an que je suis dans la merde et il ne m’a même pas répondu. Malgré qu’on soit Belge, il nous aide jamais. Je préfère voter pour un black comme Mampaka. Lui au moins, il a mis la police dans le quartier et on arrache moins les sacs à présent. " Une militante propose sa carte et demande de lui renvoyer sa lettre en promettant qu’elle s’en chargera personnellement.

Dernier arrêt, le restaurant Makossa où Louis Michel prend un verre et allume son premier cigare. Les tam-tams ne s’arrêtent pas et quelques personnes de couleur blanche en état d’ébriété font la fête autour de l’espace devant les yeux des agents de police. " C’est fou ça, quand on fait du bruit vous débarquez sur le champ et quand ce sont les politiciens vous ne faites rien ? " s’étonne l’un des habitués la bouteille à la main. Bernard Ista du cabinet Michel veut réagir en fin de parcours sur les dépenses électorales et les casquettes Louis Michel. " Concernant les dépenses électorales, il existe une commision de contrôle composée de représentants du Parlement bruxellois. C’est vrai qu’il est interdit de distribuer des gadgets mais pas pour les participants à la campagne. On peut vendre ou donner du matériel aux personnes qui participent à la campagne d’un candidat. Concernant la possibilité de plainte, toute personne -et pas seulement les candidats- peut déposer plainte auprès de la commission en question. D’ailleurs tout est clairement expliqué dans la loi sur les dépenses électorales, vous n’avez qu’à relire le texte de loi ".

A notre gauche, un Péruvien complètement bourré termine la parade avec une drôle d’affirmation : " Somos Africa ! " (Nous sommes l’Afrique). Alors que d’autres pensent plutôt " Somos candidats ! "

Mehmet Koksal

Entretien

Latifa Aït-Baala, 7e candidate à l’Europe (MR)

 

MK : Bonjour, est-ce la première fois que vous êtes candidate ?

L.Ait-Baala : Oui, c’est ma toute première campagne dans un parti politique. Politiquement, j’ai toujours été beaucoup plus proche des idées libérales et de manière générale ma famille est également très libérale centriste.

MK : Depuis quand êtes-vous membre du MR et comment avez-vous fait pour être sur la liste ?

L.Ait-Baala : Je ne suis même pas membre du parti, je suis candidate d’ouverture sur la liste européenne du MR. C’est Louis Michel en personne qui m’a appelé dans son cabinet pour me proposer la 7e place sur la liste, il y a environ un mois. J’aimerais que le Parlement européen puisse devenir une instance beaucoup plus représentative qu’il ne l’est actuellement. En effet, je trouve que le nombre de personnes de terrain est beaucoup trop bas. La plupart des députés sont totalement coupés de la réalité des citoyens. Il faut savoir que tout le travail est fait par les assistants au bénéfice des députés et je sais de quoi je parle.

MK : Oui, vous étiez assistante d’une députée écologiste. Donc, si je comprends bien vous ne voulez plus travailler en passant du statut d’assistante à celui de députée ?

L.Ait-Baala : Non, non... je veux justement mettre mon expérience et ma matière grise au service des citoyens. C’est vrai que j’étais assistante d’une députée verte mais je n’ai jamais été chez les Verts. C’était simplement une location de mes services ou de mes compétences.

MK : Vous êtes venus ici pour faire une campagne ethnique chez les Noirs ?

L.Ait-Baala : Pas une campagne ethnique, ce sont des Belges...

MK : Eux oui, du moins certains, et vous ?

L.Ait-Baala : Je suis citoyenne européenne...de nationalité française. C’est, je pense le traité de Maastricht qui institue la citoyenneté européenne et permet donc ma candidature sur une liste en Belgique. J’habite dans le bas de la commune de Molenbeek et donc en contact direct avec le terrain. C’est d’ailleurs incroyable ce qui se passe là-bas. Les socialistes ont tapissé les panneaux et je me fais arracher mes affiches. Quand les gens voient sur mon tract le sigle MR, c’est déjà fini. Ils ne s’intéressent même pas à mes idées. Je ne comprends pas la logique du tous au PS. Franchement, quand on écoute leurs discours, le choix proposé à l’issue des études se résume au CPAS ou chômage. Je pense qu’on peut proposer autre chose que ça ! On aspire à s’exprimer et je pense que le MR a des idées tout aussi honorables que les autres partis. Moi, je prône un libéralisme à visage humain et je déteste le mot intégration. Vous pouvez marquer que je déteste le mot intégration car j’estime que ce sujet ne concerne pas uniquement les personnes d’origine étrangère mais aussi les Belges et les autres résidents.

MK : Pourtant votre ancien Président aimait bien ce mot intégration en disant que c’était un échec. C’était avant son autre discours sur islam=danger. Etes-vous d’accord avec lui ?

L.Ait-Baala : Je répète, l’intégration ne concerne pas uniquement les personnes d’origine étrangère mais tout un chacun. Concernant l’islam, ce qu’il a voulu dire c’est que l’exploitation de l’islam est un danger pas l’islam en tant que tel. L’islam est une chance, une richesse pour l’Europe. En arabe, il existe un mot " Ijtihad " qu’on pourrait traduire par fournir un effort. Et bien, l’intégration c’est ça : chacun doit fournir un effort dans le respect mutuel pas uniquement les personnes d’origine étrangère.

MK : Et si vous êtes élue, défendrez-vous vos propres idées ou celles de votre parti au Parlement européen concernant les affaires extérieures de l’Union ? Je pense notamment au motion du Parlement concernant les droits de l’Homme au Maroc ou la question du Sahara occidental.

L.Ait-Baala : Clairement mes idées mais je voudrais quand même vous dire qu’en matière de politique étrangère européenne, on traite différemment les Etats, par exemple ceux du Proche-Orient et l’Egypte. Moi, je suis pour une ligne de conduite cohérente de l’Europe vis-à-vis des pays tiers et notamment pour le respect identique de l’article 2 sur les droits de l’Homme quel que soit le pays. On constate qu’en matière étrangère le Parlement européen fonctionne un peu comme l’antichambre des parlements nationaux où chaque député défend la politique étrangère de son propre pays. Il n’existe pas encore à proprement parler de politique étrangère européenne et c’est une nécessité urgente.

MK : Faites-vous campagne avec un autre candidat MR ?

L.Ait-Baala : Je dois dire qu’au MR c’est vraiment décevant de voir qu’il n’existe presque pas de coordination entre les candidats. Chacun fait ce qu’il veut dans son coin et quand on demande à quelqu’un, c’est tout de suite le refus. Mais, je peux déjà vous annoncer que Sait Köse et moi préparons une soirée le 4 juin où les hommes d’affaires turcs et marocains manifesteront leur soutien à nos candidatures.

Entretien

Solange Pitroipa, 51e candidate à la Région (MR)

 

MK : Depuis quand êtes-vous membre du FDF ?

S. Pitroipa : Depuis 3 ans. Je travaille à la commune d’Ixelles depuis environ 6 ans et je m’occupais de la gestion des taxes et actuellement du budget culture communal.

MK : Pourquoi avoir choisi le FDF ?

S. Pitroipa : En fait, mes supérieurs hiérarchiques étaient au FDF, j’ai donc d’abord milité dans le parti et en décembre Olivier Maingain m’a demandé d’être candidate sur les listes.

MK : Pouvez-vous nous fournir plus d’information sur votre profil ?

S. Pitroipa : Je suis originaire de la ville de Ouagadougou où j’habitais le secteur 7 nommé " Samandin ". Mon oncle était cardinal au pays et il m’a envoyé faire des études de comptabilité en Belgique. J’ai décroché une expertise comptable et un diplôme de management public à l’Ecole régionale de l’administration publique où les cours sont bilingues. Ma mère est venue me rejoindre il y a 10 mois et on compte à mon avis environ 600 personnes d’origine burkinabé à Bruxelles.

MK : Vous avez fait des études bilingues, pourquoi vous engagez dans un parti agressif envers les Bruxellois néerlandophones ?

S. Pitroipa : Non, nous ne sommes pas agressifs mais plutôt heurté par le fait que 13% de néerlandophones imposent leur loi à Bruxelles, revendiquent la scission de Bruxelles-Halle-Vilvoorde et freinent l’accès à l’emploi. Je suis tout à fait contre la scission de l’arrondissement BHV [Bruxelles-Halle-Vilvorde] car cela pourrait coûter financièrement beaucoup à la Région de Bruxelles-Capitale. Il faudrait au contraire se battre pour récupérer toute la zone 02. En terme d’emploi, je suis pour une discrimination positive envers les Francophones sur le plan linguistique car il y a énormément de personnes compétentes mais qui ne parlent pas le flamand. C’est très rare d’entendre les gens parler flamand à Bruxelles.

MK : Vous sentez-vous d’abord belge, européenne, africaine, bruxelloise,... ?

S. Pitroipa : Je me sens d’abord africaine, belge et ensuite bruxelloise de préférence.

Propos recueillis par Mehmet Koksal (info@mehmet.be)

info complémentaire : voir le site de campagne du MR http://www.elections2004.be/

 


www.suffrage-universel.be
La participation politique des allochtones en Belgique
Elus d'origine non-européenne en Belgique
Elections 2004
Carnets et clichés de campagne, par Mehmet KOKSAL